l'Espagne au sommet du football européen L'Espagne s'est élevée au sommet du football européen avec sa victoire 1-0 en finale de l'Euro contre l'Allemagne, qu'elle a dominée techniquement comme tous ses autres adversaires dans ce tournoi.
L'Espagne avait déjà goûté à l'ivresse de ces cimes européennes en 1964, pour la seule ligne écrite sur son palmarès jusqu'à cette soirée de gloire au stade Ernst-Happel de Vienne, rendue possible par un but de Fernando Torres en première mi-temps.
Entre ces deux dates, son jeu offensif et léché en avait souvent fait une favorite à l'entame des championnats d'Europe ou des Coupes du monde. Avec constance, elle avait toujours déçu les espoirs placés en elle.
En 2008, elle a ajouté l'efficacité à sa panoplie sous la férule de Luis Aragones, qui quitte à 69 ans la sélection espagnole auréolé d'un titre de champion d'Europe.
Incapable de soutenir la comparaison, l'Allemagne n'a pas réussi à décrocher son quatrième titre européen.
Au coup d'envoi, l'Espagne affiche un milieu renforcé par Cesc Fabregas, décisif en demi-finale après la blessure de David Villa.
Dans ce système inhabituel, elle met un quart d'heure pour enclencher sa mécanique de précision au milieu de terrain. Dès lors qu'elle parvient à multiplier les passes et les déplacements, elle s'approche toujours plus près du but allemand et Torres finit par trouver l'ouverture juste après la demi-heure de jeu.
L'ALLEMAGNE VEUT MAIS NE PEUT PASLancé par Xavi, l'attaquant espagnol parvient à se glisser entre Philipp Lahm et Jens Lehmann pour les devancer tous les deux et donner l'avantage à l'Espagne (33e).
Dix minutes plus tôt, Torres avait déjà trouvé de la tête la base du montant de Lehmann sur un centre de Sergio Ramos.
Comme face à la Russie en demi-finale, l'ouverture du score libère le jeu de l'Espagne, tout près de doubler la marque seulement deux minutes après le but de Torres quand David Silva, seul dans la surface, rate une reprise de volée sur un centre de Xavi décalé sur la gauche.
L'Allemagne est étouffée et ne peut guère compter sur Michael Ballack, aligné après deux jours sans entraînement en raison d'une douleur au mollet droit. Le capitaine allemand ne parvient pas à peser sur le cours de la rencontre, saigne d'une arcade après un choc à la tête et multiplie les fautes au point d'écoper d'un carton jaune juste avant la pause.
La Mannschaft tente bien de prendre le jeu à son compte au retour des vestiaires mais il faut l'entrée d'un deuxième attaquant, Kevin Kuranyi, pour la voir enfin dangereuse à l'heure de jeu, sur une frappe de Ballack au ras du poteau.
Dans un climat toujours plus bouillant, l'Espagne gâche deux occasions coup sur coup d'assommer la tentative de révolte allemande. Seul face au but, Sergio Ramos expédie d'abord une tête puissante sur Lehmann. Sur le corner qui suit, Torsten Frings repousse sur sa ligne un tir d'Andres Iniesta (66e).
L'Allemagne voudrait mais ne peut pas, incapable de rivaliser techniquement avec une équipe baladant des pions insaisissables partout sur le terrain.
L'Espagne s'offre même le luxe de rater un but tout fait après une percée de l'infatigable Marcos Senna à dix minutes de la fin du temps réglementaire. Décalé par son milieu de terrain, Santi Cazorla centre sur Daniel Güiza. Seul au deuxième poteau, l'attaquant préfère remettre sur Senna, trop court pour reprendre le ballon devant le but vide.
La fin du match est un calvaire pour l'Allemagne, à laquelle l'Espagne inflige une leçon de passes à 10.