Bradley Wiggins "change de plan de carrière"


Bradley Wiggins, commandeur de l'Empire Britannique depuis ses titres olympiques à Pékin, a quitté ses équipiers du Team Sky samedi après avoir disputé le Tour du Qatar.

L'ancien spécialiste de la poursuite individuelle et par équipes s'est mué en juillet 2009 en un candidat au Tour de France. Cette révélation de ses aptitudes à combattre Alberto Contador, Andy Schleck et Lance Armstrong, les seuls à le devancer sur les Champs- Elysées, a modifié sa vision du cyclisme.

Le Tour de France est devenu une obsession, comme il l'a confié

Bradley Wiggins, votre quatrième place dans le Tour de France 2009, change-t-elle beaucoup votre vision du cyclisme ?

Bradley Wiggins : Ca change tout. Il y a un an, dans ce même Tour du Qatar, je me posais des questions. Que pouvais-je gagner de plus sur la piste ? Comment me motiver pour une discipline qui ne sera pas représentée aux Jeux Olympiques de Londres en 2012 ? Je précise d'ailleurs que cette décision de l'UCI est honteuse... Il y a un an je ne me focalisais que sur les prologues et je n'étais pas même sûr de ma sélection au Tour de France au sein de l'équipe Garmin. Mon objectif principal était de bien préparer le Giro pour aider mon leader Christian Vande Velde.


Vous avez pourtant décidé d'une transformation physique. Vous avez perdu beaucoup de poids ?

Bradley Wiggins : J'ai travaillé avec la structure British Cycling à Manchester, avec son nutritionniste et ses entraîneurs. Ce sont eux qui sont à l'origine de cette transformation et puisqu'ils sont les mêmes aujourd'hui à diriger le Team Sky, c'était aussi bien que cette année je rejoigne cette équipe. Dans le Tour d'Italie en mai, j'ai vu que je pouvais bien passer la montagne. C'était la confirmation de ce que j'avais perçu dans le Tour de l'Avenir 2005 quand j'avais gagné une étape à Aurillac. Dans le Tour, je me sentais de mieux en mieux mais l'objectif restait d'aider Vande Velde.

Votre ancien directeur sportif Jonathan Vaughters dit que vous avez seulement profité des circonstances d'un Tour de France facile ?

Bradley Wiggins : Jonathan dit ça parce que je ne suis plus là. Si je portais encore les couleurs de Garmin, il dirait le contraire. Il est drôle... Bon, j'ai été surpris moi-même de mes performances, ce n'était quand même pas évident de passer des efforts courts de la piste et des chronos à l'enchaînement des étapes de montagne. Maintenant que je sais que c'est possible, je focalise sur le Tour de France que je vais aborder différemment. Avec huit coureurs du Team Sky qui vont travailler pour moi. Je serai mieux protégé.

Quel programme allez-vous donc respecter pour préparer le Tour de France ?

Bradley Wiggins : La Ruta del Sol en février, les Tours de Murcie et de Catalogne en mars, la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne- Liège en avril, le Tour d'Italie en mai. Je vais reconnaître toutes les étapes clés. Je suis dans la peau du mec qui va combattre Contador, Armstrong, les frères Schleck, Evans et Valverde. Je vais travailler pour montrer que ma quatrième place en 2009 n'était pas un hasard. J'ai changé de plan de carrière.