Sicard, la sagesse basque

Sicard: "Je sais pouvoir progresser sans pression"

Une belle performance n'ayant pas attiré l'intérêt des directeurs sportifs français, pas même des techniciens de l'équipe de France, qui ne s'étaient pas souvenu que le petit Sicard avait disputé un Paris-Roubaix Juniors sous le maillot tricolore.

"C'est un copain, Blel Kadri (professionnel chez Ag2R-La Mondiale) qui a un jour alerté Bernard Bourreau, le directeur sportif de l'équipe de France, et lui a suggéré de me donner ma chance. Ainsi, j'ai disputé le Tour de l'Avenir, puis le championnat du monde. Euskaltel m'a alors proposé un contrat pour les deux prochaines saisons, à la lecture de mes résultats et des tests qui m'avaient été demandés."

Romain Sicard est donc le deuxième Français à courir au sein de cette équipe basque dont Samuel Sanchez est l'autre "étranger". Avant lui, Thierry Elissalde avait eu cet honneur en 1994.

"Je suis né à Bayonne, dit-il encore. Je vis à Hasparren et je suis très attaché à la culture basque. Mon choix me semble naturel. Le manager Igor Gonzalez de Galdeano a pour moi un plan de carrière et je sais pouvoir progresser sans pression."

Sans pression, mais avec ambition à l'image de son attaque, mardi dernier peu après le départ de la première étape du Tour Down Under, où il a fait bonne figure, achevant la course inaugurale de la saison à moins de quatre minutes du vainqueur (71e), le sprinteur André Greipel. Et en montrant lors de l'étape de Willunga, considérée comme la plus éprouvante, qu'il pouvait suivre les meilleurs, en terminant dans le groupe de tête. Romain Sicard fait parler, c'est une évidence, même chez les grosses écuries du Pro-Tour qui découvrent ce coureur complet et voient en lui un futur grand. Il n'en faut pas plus dans un cyclisme tricolore à la peine pour voir déjà en lui la petite merveille tant attendue...

"Je suis très loin de tout ça", assure-t-il en souriant. J'ai eu de bons résultats chez les espoirs, mais je ne suis pas en mesure de dire ce que je vais réussir chez les pros. De ma génération, il y a d'autres très bons Français, Arthur Vichot et Thibaut Pinot (Française des Jeux), Tony Gallopin (Cofidis), Alexandre Geniez (Skil-Shimano), l'ancien champion du monde juniors Johan Le Bon (Bretagne-Schüller) et d'autres jeunes, Brice Feillu ou Anthony Roux, ont déjà gagné des étapes d'un Grand Tour."

Romain Sicard va vivre avec l'attente du public et des médias français, mais la sagesse basque semble le mettre à l'abri de la pression, qui s'exercera ces prochains mois. C'est avec patience qu'il essaiera de répondre à l'appel de tous.