Pétilleau : « La cicatrice se referme peu à peu »

Pétilleau : « La cicatrice se referme peu à peu »

Mars 2007, Stéphane Pétilleau joue les premiers rôles sur Manche-Atlantique. Trois mois plus tard, lors de la Route du Sud, il sera contraint de mettre un terme à sa carrière.

Contraint de mettre un terme à sa carrière en 2007, le Sarthois Stéphane Pétilleau, aujourd'hui couvreur à son compte, raconte sa vie loin des pelotons.

Quelle est la nouvelle vie de Stéphane Pétilleau désormais ?

Il y a du changement, puisque je ne monte plus sur mon vélo. Je me consacre à 100 % pour mon entreprise de couverture zinguerie, Style toiture, à Ploumiliau. Le week-end, j'en profite pour pratiquer la pêche à la mouche, ma nouvelle passion. Ca me change les idées. Je passe du temps avec mes deux enfants Thimotée (10 ans) et Luna (7 ans). J'anime aussi des soirées avec mon beau-frère qui joue le sosie d'Elvis Presley. Je rentre à 5 h du matin. Je ne suis pas habitué, avant, j'étais toujours au lit à 8 h (rires).

Pétilleau : « La cicatrice se referme peu à peu »

Ressentez-vous un peu de nostalgie en repensant à votre carrière ?

Pas du tout, j'ai réussi à tourner la page. Le vélo en tant que tel ne me manque pas, c'est plutôt l'ambiance, le public. Quand j'ai fini ma toiture, personne ne vient m'applaudir. Le cyclisme devait bien s'arrêter un jour ou l'autre, même s'il me restait encore des choses à faire. Mon regret est de ne pas avoir pu choisir la fin à cause de mon souci au coeur (hypertrophie de l'oreillette gauche provoquant une défibrillation auriculaire). Mon palpitant montait à 200 pulsations, il ne s'arrêtait plus. J'aurai 39 ans le 17 février et je dois suivre un traitement à vie. Je ne peux plus m'en passer.

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Avez-vous toujours des contacts avec le milieu cycliste ?

Pas beaucoup. Je suis toujours en relation avec des amis comme David Le Lay, Noan Lelarge et Yann Pivois. Mais après, les gens nous oublient , je le regrette un peu. La cicatrice se referme tout doucement. Cela fait partie de la vie, alors je trace ma route. Mon entreprise tourne bien, c'est l'essentiel.

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Justement, quel est le plus facile ? Cycliste professionnel ou couvreur ?

Maintenant, pour le boulot, je me bats comme sur le vélo. J'ai la même gnac. Mais c'est tout de même plus contraignant de faire du vélo avec le stress des courses en permanence. Je me mettais toujours la pression. Dans le travail, c'est différent. Au début, il a fallu s'adapter au rythme, maintenant tout roule. Même s'il pleut, cela ne me dérange pas. Le cyclisme m'a permis de passer un cap pour être plus dur au mal.

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Quel est votre meilleur souvenir ?

Sans hésiter, les Quatre jours de Dunkerque en 2006. J'avais terminé deuxième d'étape et du classement général. Je retiendrai toujours l'image de mes coéquipiers en train de travailler pour moi face aux meilleures équipes mondiales. Ce frisson-là, je ne l'ai plus aujourd'hui, ça me manque. Cette joie, on ne la retrouve que dans le sport.

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Stéphane Pétilleau en bref:

Né le 17 février 1971 à Château-du-Loir (Sarthe).
Réside à Trédrez-Locquémeau près de Lannion.

Équipes :

1995 : Castorama.
1996-1997 : TVM.
1998 : Gan.
1999-2004 : Jean Floc'h-Mantes puis VC Roubaix - Lille Métropole.
2005 : Bretagne-Jean Floc'h. 2007 : Bretagne Armor lux.

Palmarès:

2005 : Tour du Tarn-et-Garonne, étape du Tour de Normandie, étape du Ruban Granitier Breton et classement général, étape de la Route du Sud, 3e du Tour de Vendée.
2006 : étape de l'Étoile de Bessèges, 2e des 4 jours de Dunkerque.
2007 : 2e de Cholet-Pays de Loire.

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