Giro d'Italie 2010Le Giro fête ses 101 ans en 2010. Sa 93ème édition se déroule du samedi 8 au dimanche 30 mai entre Amsterdam, aux Pays-Bas, et Vérone, en Italie.C'est en 1909 que naît le Tour d'Italie, plus communément appelé le Giro. Créé sur le modèle du Tour de France par le quotidien La Gazzetta dello Sport, l'épreuve italienne ne parviendra jamais à concurrencer la Grande Boucle. Disputé au printemps, au mois de mai, le Giro est symbolisé par le Maillot Rose, inventé en 1931 et inauguré par Learco Guerra, et qui désigne le leader du classement général.
Fortement ancré dans la tradition cycliste, le Giro n'a pas toujours connu le succès. En 1924, par exemple, la course fut obligée de se disputer sans grand champion au départ. C'est un Piémontais de 30 ans, Giuseppe Enrici, qui inscrira son nom au palmarès. S'ensuivra la longue domination d'Alfredo Binda, lauréat de l'épreuve à cinq reprises et interdit de départ en 1930 pour "évidente supériorité". Les coureurs Italiens se régalent sur les routes de leur pays. Gino Bartali puis Fausto Coppi se révèlent, remportant huit Tours d'Italie à eux deux. Il faut attendre 1950 pour voir le Suisse Hugo Koblet inscrire un nom étranger au palmarès de l'épreuve.
Mais la légende du Giro reste avant tout marquée par l'étape dantesque du Bondone, le 8 juin 1956. Ce jour-là, une tempête de neige s'abat sur la course. Les concurrents s'effondrent, frigorifiés. Et Charly Gaul, qui pointait à 16 minutes du Maillot Rose au départ, parvient à refaire son retard en prenant régulièrement un bain chaud pour ne pas être paralysé par le froid. Souvent fort en rebondissements, le Giro est considéré comme la deuxième course par étapes de la saison après le Tour de France.
Le parcours du 93ème Giro s'adresse résolument aux purs grimpeurs avec une redoutable dernière semaine et l'ascension du Monte Zoncolan.C'est devenu une constante, plus qu'un effet de mode. Une volonté affichée par les organisateurs des Grands Tours, qui n'hésitent plus à bousculer un cyclisme moderne parfois trop aseptisé en couchant sur le papier des dessins novateurs mais préservant toujours l'âme d'épreuves désormais centenaires. En 2010, le Giro aura 101 ans, et c'est un parcours teinté à la fois de classicisme et de non-conformisme que ses organisateurs ont dessiné, dix jours après la découverte du tracé du Tour de France. Comme la Vuelta et le Tour de France, c'est donc encore des Pays-Bas que s'élancera la course rose le samedi 8 mai, puisque le Grand Départ sera donné à Amsterdam, capitale néerlandaise autour de laquelle tourneront les coureurs au cours des trois premiers jours, le Grand Départ étant marqué par un contre-la-montre individuel de 8,4 kilomètres.
Mais c'est sur le sol italien, que les coureurs gagneront le mercredi 12 mai via un long transfert, que commencera vraiment la compétition. Dès l'arrivée dans le Piémont, un contre-la-montre par équipes de 32,5 kilomètres au profil ascendant attendra les formations engagées. Les choses sérieuses démarreront alors. Personne ne gagnera le Giro en première semaine mais, comme sur le Tour de France, il s'agira d'être extrêmement prudent car des chances pourront se perdre en fin de première semaine, les coureurs du Tour d'Italie étant appelés à visiter pour la toute première fois les routes blanches de l'Eroica, le samedi 15 mai entre Carrara et Montalcino. A la veille d'une première étape de montagne qui s'achèvera au Terminillo, cette septième étape devra être prise au sérieux sur des chemins scabreux et poussiéreux issus d'un autre temps.
Mais dans leur volonté de ménager le suspense, les organisateurs ont logiquement repoussé les étapes décisives en toute dernière partie de course. Après avoir rendu hommage à Fausto Coppi vers Novi Ligure ou Marco Pantani vers Cesenatico, les coureurs effectuant pour cela une véritable boucle au cœur de la péninsule, la grande bagarre pourra commencer en fin de deuxième semaine. Le samedi 22 mai, la montagne fera son retour sur le Giro avec l'entrée dans les Dolomites, où se disputeront l'an prochain l'intégralité des grandes étapes montagneuses. Le Monte Grappa (8,4 km à 9,7 %), situé sur le parcours de la quatorzième étape, annoncera les grandes difficultés à la veille d'une étape redoutée qui s'achèvera sur les pentes de l'abominable Monte Zoncolan (10,1 km à 11,9 %), emprunté en 2003 et 2007, et présentant des pentes à 22 %.
Ainsi placé à l'entrée des Dolomites, en toute fin de deuxième semaine, le Zoncolan devrait établir une hiérarchie capitale. Mais il n'en sera pas pour autant décisif. Deux jours plus tard, après une journée de repos bien méritée – les coureurs n'auront guère eu le loisir de souffler depuis le départ d'Amsterdam – il s'agira de se lancer à l'assaut des pentes du Plan de Corones (12,9 km à 8,4 %), escaladé contre la montre, comme en 2008. Ce ne sera pas tout ! Le mercredi 26 mai, une nouvelle arrivée en altitude sera au programme en direction de Peio Terme. Avant un final en feu d'artifice, par-delà les plus beaux cols des Dolomites, des géants de l'Histoire du Tour d'Italie. Le Passo di Mortirolo, précédé par l'ascension de Trivigno, fera d'abord son retour sur le parcours dans une dix-neuvième étape qui s'achèvera en altitude, à Aprica, à l'avant-veille de l'arrivée finale.
Une ultime étape de montagne se disputera le samedi au terme de cette troisième semaine ultra montagneuse. Et cette étape ne sera pas non plus de tout repos puisqu'il faudra franchir le Forgola di Livigno, l'Eira, le Foscagno et le Gavia avant une ultime arrivée en altitude à Ponte di Legno ! L'arrivée finale sera quant à elle jugée à Vérone, une grande nouveauté, un dernier chrono de 15,3 kilomètres permettant éventuellement de départager les champions dans ce Giro extrêmement éprouvant. Avec cinq étapes de montagne et cinq étapes de moyenne montagne, six arrivées en altitude dont un contre-la-montre en côte, un chrono par équipes exigeant et des étapes-pièges telle que celle de Montalcino, ce Giro s'inscrira parmi les plus redoutables. Rendez-vous au départ d'Amsterdam le samedi 8 mai pour souffler comme il se doit les 101 ans du Tour d'Italie.
Les 21 étapes du Giro 2010 :•1ère étape (samedi 8 mai) : Amsterdam-Amsterdam (8,4 km CLM)
•2ème étape (dimanche 9 mai) : Amsterdam-Utrecht (209 km)
•3ème étape (lundi 10 mai) : Amsterdam-Middelburg (209 km)
•repos (mardi 11 mai)
•4ème étape (mercredi 12 mai) : Savigliano-Cuneo (32,5 km CLM/équipes)
•5ème étape (jeudi 13 mai) : Novara-Novi Ligure (168 km)
•6ème étape (vendredi 14 mai) : Fidenza-Carrara (166 km)
•7ème étape (samedi 15 mai) : Carrara-Montalcino (215 km)
•8ème étape (dimanche 16 mai) : Chianciano Terre-Terminillo (189 km)
•9ème étape (lundi 17 mai) : Frosinone-Cava de Tirreni (188 km)
•10ème étape (mardi 18 mai) : Avellino-Bitonto (220 km)
•11ème étape (mercredi 19 mai) : Lucera-L'Aquila (256 km)
•12ème étape (jeudi 20 mai) : Cita Sant'Angelo-Porto Recanati (191 km)
•13ème étape (vendredi 21 mai) : Porto Recanati-Cesenatico (222 km)
•14ème étape (samedi 22 mai) : Ferrara-Asolo (201 km)
•15ème étape (dimanche 23 mai) : Mestre-Monte Zoncolan (218 km)
•repos (lundi 24 mai)
•16ème étape (25 mai) : San Vigilio di Marebbe-Plan de Corones (12,9 km CLM)
•17ème étape (mercredi 26 mai) : Brunico-Peio Terme (173 km)
•18ème étape (jeudi 27 mai) : Levico Terme-Brescia (151 km)
•19ème étape (vendredi 28 mai) : Brescia-Aprica (195 km)
•20ème étape (samedi 29 mai) : Bormio-Ponte di Legno Tonale (178 km)
•21ème étape (dimanche 30 mai) : Vérone-Vérone (15,3 km CLM)
Fort d'une histoire centenaire, le Giro regorge de chiffres et de statistiques. Voici les chiffres historiques de l'épreuve italienne et de son édition 2010.1. Le nombre de Français ayant intégré le Top 10 du Giro depuis dix ans : Sandy Casar 6ème en 2006.
4. Le nombre de maillots distinctifs décernés durant le Tour d'Italie : rose (classement général), cyclamen (par points), vert (montagne) et blanc (jeunes).
4. Le nombre de coureurs parvenus à porter le Maillot Rose d'un bout à l'autre du Giro : Girardengo (1919), Binda (1927), Merckx (1973) et Bugno (1990).
5. Le nombre record de victoires obtenues par Alfredo Binda (1925-27-28-29-33), Fausto Coppi (1940-47-49-52-53) et Eddy Merckx (1968-70-72-73-74).
5. Le nombre d'étapes de montagne du Giro 2010 contre 7 étapes de plaine, 5 étapes accidentées, 3 contre-la-montre individuels et 1 contre-la-montre par équipes.
6. Le nombre d'arrivées en altitude : Terminillo (8ème étape), Monte Zoncolan (15ème étape), Plan de Corones (16ème étape), Peio Terme (17ème étape), Aprica (19ème étape), Passo del Tonale (20ème étape).
9. Le coureur le plus régulier du Giro, Felice Gimondi, monté neuf fois sur le podim du Tour d'Italie : 1er en 1967, 1969 et 1976, 2ème en 1970 et 1973, 3ème en 1965, 1968, 1974 et 1975.
16. Le nombre record d'éditions conclues par un coureur, l'Italien Miro Panizza, qui a pris le départ de 18 Tours d'Italie au cours de sa carrière.
34. L'âge du plus Vieux vainqueur du Tour d'Italie, le Fiorenzo Magni, lauréat à 34 ans et 5 mois du Giro 1955.
36,6. Le nombre de kilomètres chronométrés répartis en 8,4 kilomètres à Amsterdam, 12,9 kilomètres au Plan de Corones et 15,3 kilomètres à Vérone.
42. Le record de victoires d'étapes, obtenues par le sprinteur italien Mario Cipollini dans les années 90 et au début des années 2000.
55. Le nombre de victoires d'étapes obtenues par les coureurs français sur le Tour d'Italie, la dernière était revenue à Christophe Le Mével en 2005.
66. Les victoires finales pour l'Italie, devant la Belgique (7), la France (6), l'Espagne et la Russie (3), le Luxembourg et la Suisse (2), les Etats-Unis, l'Irlande et la Suède (1).
78. Le nombre de jours passés en Rose Eddy Merckx, qui détient le record devant Alfredo Binda (59) et Francesco Moser (57).
93. Le numéro de l'édition du Tour d'Italie 2010. La course rose est née en 1909 et célèbre cette année ses 101 ans.
2618. En mètres, l'altitude du toit du Giro 2010, le Passo di Gavia, à gravir au cours de la 20ème étape entre Bormio et Ponte di Legno Tonale.
3 416,5. En kilomètres, la distance totale du 93ème Giro, qui comprend vingt-et-une étapes et deux jours de repos.
331 762,5. En kilomètres, la distance parcourue par le peloton du Tour d'Italie depuis la création de l'épreuve il y a cent ans.
1 150 000. En euros, la dotation générale du 93ème Tour d'Italie.
Les recordmen de victoires :•5 victoires : Alfredo Binda (1925, 1927, 1928, 1929, 1933) ; Fausto Coppi (1940, 1947, 1949, 1952, 1953) ; Eddy Merckx (1968, 1970, 1972, 1973, 1974)
•3 victoires : Giovanni Brunero (1921, 1922, 1926) ; Gino Bartali (1936, 1937, 1946) ; Fiorenzo Magni (1948, 1951, 1955) ; Felice Gimondi (1967, 1969, 1976) ; Bernard Hinault (1980, 1982, 1985)
•2 victoires : Carlo Galetti (1910, 1911) ; Costante Girardengo (1919, 1923) ; Giuseppe Saronni (1979, 1983) ; Miguel Indurain (1992, 1993) ; Ivan Gotti (1997, 1999) ; Gilberto Simoni (2001, 2003) ; Paolo Savoldelli (2002, 2005)
Les derniers vainqueurs: 2009 : Denis Menchov (Russie)
2008 : Alberto Contador (Espagne)
2007 : Danilo Di Luca (Italie)
2006 : Ivan Basso (Italie)
2005 : Paolo Savoldelli (Italie)
2004 : Damiano Cunego (Italie)
2003 : Gilberto Simoni (Italie)
2002 : Paolo Savoldelli (Italie)
2001 : Gilberto Simoni (Italie)
2000 : Stefano Garzelli (Italie)
15.06.10 0:50 par Claudio