Dossier 21:Tour De France 2010; étape 14/résultats
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Claudio MODO/ L'ACROBATE
Nombre de messages : 5073 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 12/01/2007
17072010
Dossier 21:Tour De France 2010; étape 14/résultats
Dossier 21:Tour De France 2010; étape 14/résultats
14 Haute montagne dimanche 18 juillet Revel > Ax 3 Domaines 184.5 km
Riblon, au sommet
La première étape pyrénéenne réussit à Christophe Riblon, qui avait déjà été l’allié de Rinaldo Nocentini pour la conquête du Maillot Jaune à Andorre-Arcalis en 2009. Cette fois, son engagement dans l’échappée a été récompensé par une victoire d’étape, gagnée grâce à une série d’accélérations qui lui ont permis d’éliminer ses compagnons de route dans la montée vers le Port de Pailhères. Dans l’ascension finale, Riblon a ensuite dû résister au retour de contre attaquants de haut calibre, dont Cunego et Sastre, ainsi que du groupe des favoris, où les offensives ont été tardives et timides.
Un groupe de 12 coureurs
Christian Knees (MRM) se distingue comme le premier attaquant de la journée, dès le kilomètre zéro, mais le peloton régit immédiatement car les candidats sont nombreux pour une aventure à l’avant. C’est d’ailleurs un groupe de 12 coureurs qui se dégage au km 2. Son volume et sa composition ne satisfont pas le peloton, qui maintient une pression constante pour dissuader quelques éléments. Voigt (SAX), Brajkovic (RSH), Di Gregorio (FDJ), Champion (ALM), Rohregger (MRM), Perez Moreno (EUS) et Moerenhout (RAB) se relèvent donc pour laisser Thomas (SKY), Zabriskie (GRM), Brutt (KAT), Gutierrez (GCE) et Moinard (COF) poursuivre. Mais la formation RadioShack, leader du classement par équipes, donne du rythme pour contraindre Gutierrez (GCE) à faire une croix sur ses ambitions. C’est chose faite au km 17.
Rabobank et Astana en poursuite
Derrière, Vaugrenard (FDJ) sort du peloton en contre attaque, en compagnie de Riblon (ALM), Van de Walle (QST), Rolland (BTL) et Moinard (COF). La jonction entre les deux groupes s’effectue au km 24. Un kilomètre plus loin, le groupe de neuf ainsi constitué bénéficie d’une marge de 4’45’’, qui monte même jusqu’à 10’10’’ au km 70. Mais après les coureurs de Rabobank, qui arrêtent l’hémorragie, ce sont les coéquipiers d’Alberto Contador qui accélèrent et fondent sur le groupe.
Sastre en contre attaque
Au moment d’aborder l’ascension vers le Port de Pailhères, l’avantage de l’échappée n’est plus que de 4’05’’. Les premières pentes sont fatales à Augé, Vaugrenard et Thomas. Mais c’est surtout l’accélération de Riblon, à 11 km du sommet, qui dynamite le groupe. Moinard et Van de Walle l’accompagnent un temps, mais le coureur d’AG2R-La Mondiale termine les deux derniers kilomètres d’ascension en solo. Il bascule avec 37’’ d’avance sur Moinard, et 1’55’’ sur un groupe de contre attaquants formé de Valls (FOT), Sastre (CTT) et Kiryienka (GCE). Cunego (LAM) est lui aussi sorti du groupe des favoris dans l’ultime partie de l’ascension, tout comme Anthony Charteau (BTL), soucieux d’accumuler des points pour le classement de la montagne. Le groupe maillot jaune reporte son explication, et passe au Port avec 2’40’’ de retard sur Riblon.
Riblon impeturbable
Dans la descente sur Ax-les-Thermes, le groupe d’intercalés comble une partie de son retard, tout comme Moinard, mais Riblon peut poursuivre son défi en rentrant dans la montée vers le plateau de Bonascre avec 10’’ d’avance sur Moinard, et 2’55’’ sur le groupe des favoris. La montée ne perturbe pas Riblon, qui élimine rapidement Moinard des débats, et distance même les contre attaquants lancés à son poursuite.
Menchov cherche le podium
Vainqueur la veille, Alexandre Vinokourov durcit le rythme en tête du groupe des favoris, qui ne comporte plus qu’une dizaine de coureurs. Les phases de temporisation et d’accélération se succèdent, mais à 4 km du sommet, Alberto Contador tente une première véritable attaque, qui ne distance pas Andy Schleck, ni Denis Menchov. L’initiative revient ensuite au Russe (à 2,5 km de l’arrivée), qui accélère, sans pouvoir se débarrasser de S.Sanchez, son rival pour la 3ème place sur le podium. Contador et Schleck se neutralisent sur la fin du parcours, laissant Menchov et S.Sanchez s’expliquer. Pendant ce temps, Christophe Riblon a terminé son effort en solitaire, remportant sa première victoire sur le Tour de France. Menchov et S.Sanchez franchissent la ligne en semble, à 54’’. Contador et Schleck, accompagnés de Rodriguez, Gesink et Van den Broecke, pointent à 1’08’’.
Andy Schleck : « Un jeu psychologique entre lui et moi »
J’ai un plan, et je voulais m’y tenir. Si Alberto avait été vraiment mal, j’aurais attaqué mais ce n’était pas le cas. Il était plutôt bon, mais je l’étais aussi. Quand il a attaqué, je n’ai pas réussi à le passer, alors je suis resté dans sa roue. C’était un peu un jeu psychologique entre lui et moi. Demain sera totalement différent, mais aujourd’hui il était clair que je ne pouvais pas passer devant lui, sinon il aurait attaqué et il m’aurait repris des secondes. Je suis détendu, mais ce n’est pas facile. La situation est quand même assez stressante et j’ai une grosse pression sur les épaules. Mais je ne vais pas m’écrouler, je gère tout cela et cette pression me motive. Cela me donne aussi de la confiance de voir qu’Alberto n’a pas réussi à me lâcher. D’ailleurs je ne me suis jamais retrouvé dans une situation difficile. Et d’ailleurs je pense qu’Alberto a eu une journée compliquée, et sa position n’est pas très confortable. Je ne sais pas ce qu’il pense, mais à mon avis il n’est pas enchanté par la façon dont l’étape s’est déroulée. Il a perdu du temps sur Sanchez et Menchov, et il n’a pas pu en gagner sur moi. C’était pourtant son plan, vu comme son équipe a roulé aujourd’hui. J’étais peut-être un peu mieux que lui.
Christophe Riblon : « Hier soir, je n’aurais pas misé un euro sur moi »
J’étais vraiment déçu par mon début de Tour, puisque je voulais faire quelque chose au classement général, et ça n’a pas marché. Surtout, les deux dernières journées avaient été très difficiles, et j’étais presque déprimé. Ensuite Vincent Lavenu et Julien Jurdie m’ont parlé longuement, m’expliquant que j’étais souvent en forme pour la troisième semaine d’un Tour, et que je devais partir dans une échappée. Ils m’ont remonté le moral, mais hier soir je n’aurais tout de même pas misé un euro sur moi. Dans le final je n’ai pas voulu me dire « j’ai gagné ». Je me suis constamment répété « je vais gagner », mais je ne voulais pas en être sûr, pas avant le dernier kilomètre. Je me suis rappelé l’année dernière, quand je m’étais demandé comment Brice Feillu avait fait pour remporter l’étape d’Andorre-Arcalis. Nous étions derrière, et je ne comprenais pas comment nous ne réussissions pas à le reprendre. Et en fait, lorsqu’on est seul devant, avec quelques kilomètres jusqu’à l’arrivée, et un public qui nous porte et nous encourage, on est complètement transcendé. J’ai tout donné et j’avais l’impression de ne pas pouvoir perdre.
09.05.11 1:21 par Claudio