Oman, nouvelle terre de cyclisme On prend les mêmes et on recommence ? L’annonce, fin 2009, de la création par ASO d’une nouvelle course dans la péninsule arabique a fait jaser. Placé la semaine suivant celle de la tenue du Tour du Qatar, le tout nouveau tout beau Tour d’Oman, qui s’élance dimanche, laissait perplexe. L’exemple qatari n’est en effet pas très excitant.
Même si, en dix ans, le Tour du Qatar est parvenu à s’imposer dans le paysage du cyclisme mondial, accueillant un très beau peloton chaque année, on ne peut pas dire que son parcours soit particulièrement attrayant.
Pour échapper à la monotonie d’un sprint par jour, ASO a décidé il y a quelques-années d’introduire, le premier jour, un contre-la-montre par équipes ultra court. Franchement, ça ne nous tient pas beaucoup plus en haleine. Du coup, tout le monde avait un peu peur à juste titre qu’Oman ne soit qu’un vague bis repetita, et une nouvelle occasion d’assister à six sprints en six jours.
Et ce n’est pas le relief du pays, bien plus imposant qu’au Qatar, qui inspirait forcément plus confiance. On connaît la malice d’ASO quand il s’agit de tracer un parcours : éviter les aspérités topographiques relève presque du sport national pour notre bon vieux organisateur du Tour de France, même si, ces dernières années, la grande boucle a légèrement perdu en monotonie niveau tracé.
Langues de vipère ? Mauvais oeil ?
Toujours est-il que le tracé de ce Tour d’Oman est finalement bien moins décevant que prévu. Certes, les coureurs ne vont pas voir se dresser face à eux de grand col majeur
– mais cela n’aurait-il pas plutôt fait fuir les coureurs, à cette période de l’année ?
- mais quelques cotes émaillent un parcours pas simple tous les jours.
Le contre-la-montre comme juge de paixSi les deux premières étapes auront un arrière-goût de Qatar, avec deux sprints quasiment assurés, la troisième étape proposera, dans les environs de la ville arrivée, Qurayyat, un petit mur à forts pourcentages (parfois plus de 10 %) qui pourrait donner des frissons aux sprinters, et des idées aux puncheurs. La quatrième étape propose pour le coup un vrai col, mais bien trop loin de l’arrivée, et franchement peu pentu. La 5e étape sera à l’image des deux premières, plate et promise à un sprint.
C’est le dernier jour que tout devrait se jouer. Entre Al Jissah et Muscat Corniche, les coureurs devront parcourir 18,7 kilomètres contre la montre, sur un parcours pas toujours facile, longeant la mer donc susceptible d’être ventu, et avec, en début de parcours, une belle cote de deux bornes qui pourrait faire mal aux plus purs rouleurs. Ce qui est sûr, c’est que sauf coup de bordures pendant les premières étapes, les vrais écarts se feront ici, et les sprinters auront bien du mal à résister à l’assaut des rouleurs.
Un plateau hérité du QatarIl y aura en tout cas du beau monde sur ce Tour d’Oman, la course bénéficiant de la majeure partie du plateau du Qatar. De nombreux sprinters vont se défier sur les routes omanies : les vainqueurs du Qatar, Boonen et Chicchi, mais aussi Cooke, Boasson Hagen, Farrar, Hunter, Bennati, Napolitano ou encore Casper. Côté grands noms, pas mal de punchers et de rouleurs, bien sûr seront aussi du voyage. Tous ne seront peut-être pas en forme, mais la perspective de gagner à Qurayyat ou de remporter le chrono final pourrait en motiver plus d’un parmi Ballan, Pozzato, Tuft, Gilbert, Pinotti ou le triple champion du monde du CLM, Cancellara.
17.02.10 1:48 par Angelo