Dossier 23:Tour De France 2010; étape 16/résultats
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Admin LA LOUVE GRISE/ CATWOMAN
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17072010
Dossier 23:Tour De France 2010; étape 16/résultats
Dossier 23:Tour De France 2010; étape 16/résultats
16 Haute montagne mardi 20 juillet Bagnères-de-Luchon > Pau 199.5 km
Fédrigo, dans l’histoire
Déjà vainqueur l’année dernière à Tarbes d’une étape où le Tourmalet et l’Aspin étaient au programme, Fédrigo s’impose à Pau après une route qui emmenait le peloton sur les traces de la première étape de montagne disputée dans les Pyrénées, en 1910. Le coureur de Bouygues, qui avait conquis ses deux succès précédents sur des duels, devant Commesso à Gap en 2006 et devant Pellizotti à Tarbes, a cette fois-ci manœuvré un groupe de huit coureurs. Parmi les rescapés d’une imposante échappée de prestige formée dans les ascensions vers les cols de Peyresourde et d’Aspin, figuraient encore Lance Armstrong, Christophe Moreau et Damiano Cunego. Après Riblon et Voeckler, il s’agit de la troisième victoire française consécutive, une série qui n’avait pas été observée depuis 1994.
Armstrong dans l’échappée
L’ascension vers le col de Peyresourde inspire d’emblée les attaquants, qui sont pour cette étape de prestige des leaders d’équipe. Eros Capecchi (FOT) lance le mouvement ès le 2ème kilomètre de course. Il est suivi par sept coureurs dans un premier temps, dont Lance Armstrong (RSH). Le groupe enfle jusqu’à 16 coureurs avec Armstrong, Horner (RSH), Wiggins (SKY), Kreuziger, Szmyd (LIQ), Hesjedal (GRM), Roche (ALM), Lloyd (OLO), Sivtsov (THR), Morabito (BMC), Barredo (QST), Costa, Gutierrez (GCE), Moinard (COF), Martinez Verdugo (EUS) et Capecchi (FOT). La première difficulté de la journée est le théâtre d’un premier remaniement. Au sommet, un groupe de 14 coureurs, avec Vinokourov (AST), Armstrong, Horner (RSH), Wiggins (SKY), Kreuziger, Szmyd (LIQ), Hesjedal (GRM), Casar (FDJ), Sastre (CTT), Lloyd (OLO), Charteau (BTL), Costa (GCE), Verdugo (EUS), Capecchi (FOT), se présente avec 55’’ d’avance sur le groupe Maillot Jaune.
Casar fait la descente
L’échappée perd Szmyd et Lloyd dans la montée vers le col d’Aspin. Mais au sein du groupe Maillot Jaune, quelques dégâts sont déjà enregistrés : Samuel Sanchez ainsi que Robert Gesink et Joaquin Rodriguez se retrouvent distancés par le rythme des coureurs d’Astana. Au sommet, Anthony Charteau achève sa récolte de points de la journée, mais le groupe Maillot Jaune menace, avec seulement 30’’ de retard. C’est donc dans la descente que les plus entreprenants passent à l’action. L’effort de Casar, le premier à accélérer, décompose immédiatement le groupe, dans lequel vient d’arriver Damiano Cunego.
Konovalovas dans le groupe de tête
Armstrong rejoint Casar au km 51, au début de l’ascension vers le col du Tourmalet, puis le distance au km 53. L’Américain accueille ensuite Fédrigo et Cunego (km 62), puis Moreau, Van de Walle et Casar. Le groupe compte neuf coureurs avec le renfort de Barredo (QST), Plaza Molina (EUS) et Horner (RSH) à 6 km du col. Dans la dernière partie, Konovalovas (CTT) parvient lui aussi à intégrer l’échappée (à 4 km du col). Le peloton Maillot Jaune, qui a cessé de mener grand train, atteint le sommet avec 3’40’’ de retard sur la tête de course.
Barredo et Fédrigo à l’attaque
L’association fonctionne sans heurts dans la descente suivant le Tourmalet. Ce n’est qu’aux abords du col du Soulor, la première marche menant à l’Aubisque, que Lance Armstrong place une accélération un peu trop timide pour déstabiliser le groupe. Barredo et Fédrigo se montrent ensuite les plus insistants, mais les coups portés n’éliminent finalement que deux coureurs dans la progression vers l’Aubisque : Casar et Konovalovas. A la bascule, il reste 61 km à parcourir aux huit échappés. Mais après une poursuite efficace dans la descente, Casar, qui accusait un retard de 1’35’’ à l’Aubisque, reprend sa place en tête de course.
Hushovd verdit en montagne
Le peloton, qui pointe à 9’15’’ sur la ligne du sprint intermédiaire de Bielle (km 164,5), laisse les échappés se disputer la victoire d’étape. Carlos Barredo, peu confiant en sa pointe de vitesse, se montre le plus impatient et attaque à 45 km de l’arrivée. Le raid solitaire entamé par l’Espagnol ne manque pas de tenue, mais à 10 km de la ligne, les 18’’ qui lui restent semblent maigre. Il est repris sous la Flamme Rouge et assiste de loin au sprint des huit coureurs encore en lice. Moreau et Plaza Molina prennent les commandes dans le dernier kilomètre, mais à 300 mètres de la ligne, Fédrigo place son accélération et éclipse tout le monde sur le côté droit de la voie. Il remporte sa troisième étape sur le Tour de France, après Gap (2006) et Tarbes (2009). Thor Hushovd, qui a eu la bonne idée de se surpasser pour accompagner le peloton dans les ascensions du jour, profite de l’absence de Petacchi et Cavendish pour s’imposer dans le sprint du peloton pour la 10ème place, pour laquelle 6 points sont en jeu. C’est suffisant pour reprendre le maillot vert.
Anthony Charteau : « Il n’y a pas de secret sur la stratégie »
Christophe Moreau s’est rapproché de moi au classement de la montagne, mais ce n’était pas une mauvaise journée. Cela aurait été le cas si j’avais perdu le maillot. Mais là j’ai tout de même une bonne avance, et il a surtoutr passé toute la journée à l’avant dans une étape extrêmement difficile qui devrait certainement laisser des traces. Maintenant je sais qu’il est mon principal rival, et je pense que je vais pouvoir rester dans sa roue pour le surveiller. Il n’y a pas de secret sur la stratégie. Il faudra juste voir si j’en suis capable.
Thor Hushovd : « La meilleure forme de ma vie »
C’était une belle façon de terminer l’étape. Je pense que j’ai la meilleure forme de ma vie. Cela valait le coup de tenter quelque chose aujourd’hui, pour voir ce qui pouvait se passer. Je ne me suis pas exactement entraîné pour ce genre d’étapes, mais je pense que mon registre de coureur change. Je ne suis plus aussi rapide pour les sprints, mais en revanche je suis de mieux en mieux dans les ascensions. Il s’est aussi trouvé qu’avec mon épaule cassée, je n’ai pas pu sprinter pendant un moment alors je faisais des entraînements plus traditionnels, en partie en montagne. Maintenant je pense que cela se jouera entre Petacchi et moi, mais comme je l’ai dit au début du Tour, tout peut arriver alors il faut faire attention à tout le monde.
Andy Schleck : « Je veux juste gagner ce Tour de France »
Je devais être prudent dès le début de l’étape, donc je me suis mis à la hauteur du Maillot Jaune pour pouvoir garder l’œil sur lui. Il avait une bonne équipe autour de lui, alors que je n’étais accompagné que de Jacobs Fuglsang, d’autant que Jens Voigt a chuté dans la descente après le col de Peyresourde. Donc ce n’était pas une super journée pour l’équipe. J’ai entendu qu’il allait bien, donc il y a une bonne nouvelle aujourd’hui. Nous avions un scénario qui prévoyait que si un groupe avait deux ou trois minutes eu pied de la montée de l’Aubisque, j’aurais attaqué. Mais là l’échappée était bien trop loin. Je suis toujours aussi motivé, mais ce n’est pas une question de revanche. Je veux juste gagner ce Tour de France, c’est mon objectif. Je sais qu’il n’y a plus qu’une chance, et ce sera jeudi au Tourmalet. Je pense que je peux le faire. Je l’espère. Alberto est venu me voir pour s’excuser, et j’apprécie. Il sait qu’il a fait une erreur hier. Il n’aurait pas dû faire ça, il le sait et pour moi c’est suffisant. Le dossier est fermé.
Alberto Contador : « Je voulais que l’équipe reste soudée »
Hier soir j’ai publié une vidéo parce que cette situation ne me plaisait pas. Aujourd’hui avec Andy nous avons discuté car je voulais que les choses soient claires. Nous avons toujours eu de bonnes relations et je ne voulais pas qu’elles soient détériorées par ce qui s’est passé hier. Nous nous sommes expliqués et je pense que notre relation pourra redevenir aussi bonne qu’elle l’était avant. J’avais une idée très claire de ce qui pouvait se passer sur cette étape. Je voulais d’abord que l’équipe reste soudée, il fallait maintenir l’écart jusqu’à la dernière ascension, et ensuite je savais que d’autres équipes allaient prendre le relais. Et c’est ce qui s’est passé. Je pense qu’Andy peut me poser des problèmes sur le contre-la-montre, tout simplement parce que c’est un grand coureur. Théoriquement c’est un avantage pour moi, mais je sais qu’il est aussi capable de gagner en contre-la-montre, puisqu’il est le champion de son pays. Mais surtout l’étape de jeudi est très dure, et c’est là qu’il peut y avoir de gros écarts, plus que sur le chrono. C’est assez difficile de calculer le temps qu’il peut y avoir entre nous deux sur le contre-la-montre. Cela dépendra d’abord des forces qu’il reste à chacun de nous deux. Et si l’on compare à l’année dernière, ce ne sera pas du tout le même parcours, celui de Bordeaux est beaucoup plus plat. Je pense aussi qu’Andy a beaucoup progressé dans ce domaine depuis l’année dernière.
Pierrick Fédrigo : « Le Tour passe tellement … »
J’aurais été très déçu de finir ce Tour sans me retrouver en position de jouer la gagne. J’avais vraiment peur de ne pas réussir. Le Tour passe tellement , et jusque là je n’avais pas pu répondre présent. Hier soir j’ai même craqué, mes nerfs ont un peu lâché. Mais c’est peut-être ce qu’il me fallait pour pouvoir reprendre confiance. Ce matin je suis parti dans l’échappée avec l’objectif de prendre le maximum de points pour protéger le maillot à pois d’Anthony Charteau. Il a fallu rester très concentré pour prendre l’échappée et rester à l’avant. Ensuite je me suis beaucoup souvenu de l’étape de l’année dernière, des moments forts où j’étais échappé avec Pellizotti, sur le Tourmalet et l’Aspin. Dans le final, ce que m’a dit Armstrong c’est qu’il ne voulait pas collaborer avec moi parce qu’il savait que j’étais le plus rapide du groupe.
09.05.11 1:30 par Claudio