Dossier 26:Tour De France 2010; étape 19/résultats
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Claudio MODO/ L'ACROBATE
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17072010
Dossier 26:Tour De France 2010; étape 19/résultats
Dossier 26:Tour De France 2010; étape 19/résultats
19 Contre-la-montre individuel samedi 24 juillet Bordeaux > Pauillac 52 km
Contador, avec les frissons
L’explication finale attendue entre Alberto Contador et Andy Schleck a bien eu lieu sur le contre-la-montre couru entre Bordeaux et Pauillac. Le Luxembourgeois a entretenu le suspense beaucoup plus longtemps que prévu en faisant quasiment jeu égal avec Contador. Sur la longueur, le Maillot Jaune a fait valoir sa supériorité relative dans l’exercice et éloigner son rival pour la gagne à 39’’ avant la dernière étape. Le combat s’est toutefois joué très loin des performances réalisées en début de programme, avec des conditions de vent plus favorables, par les maitres de la discipline. Là aussi, la hiérarchie traditionnelle a été respectée, avec une nette victoire de Fabian Cancellara, déjà vainqueur du prologue de Rotterdam il y a près de trois semaines.
Premier temps de référence : près de 50 km/h
Il arrive rarement qu’un champion de monde occupe la dernière place du classement général du Tour de France. C’est pourtant Bert Grabsch, titré sur le chrono des mondiaux de Varèse en 2008, qui s’élance le premier sur le parcours dessiné entre Bordeaux et Pauillac. Le temps de référence qu’il signe sur la ligne d’arrivée porte donc bien son nom, puisque l’Allemand flirte d’emblée avec la barre des 50 km/h. David Millar, qui traine lui aussi dans les profondeurs du classement cette année, coince à plus de deux minutes de Grabsch. C’est finalement Tony Martin qui déloge son compatriote du fauteuil de leader provisoire, avec 1’31’’ de moins.
« Spartacus », sans attendre
Lors du prologue de Rotterdam, Martin avait vécu cette situation inconfortable, en sursis durant toute la journée après avoir signé le meilleur temps en début de programme. Comme aux Pays-Bas, c’est un coup porté par Fabian Cancellara qui met fin aux illusions de Martin. L’attente est beaucoup moins longue, Cancellara occupant au départ de l’étape la 132ème place du classement général, mais la sanction est tout aussi nette. « Spartacus » devance Martin de 17’’.
Un trio intouchable
A 51,2 km/h de moyenne, le triple champion du monde de la spécialité place la barre assez haut. D’ailleurs, personne ne vient perturber le podium provisoire précocement dessiné. Les rouleurs patentés que sont Zabriskie (GRM), Thomas (SKY) ou Brajkovic (RSH) se rapprochent à peine du trio de tête.
Menchov prend la troisième place
La définition de la hiérarchie finale du Tour devient ensuite la préoccupation principale. C’est d’abord Ryder Hesjedal qui remodèle le classement en passant devant Joachin Rodriguez, à la 7ème place. La troisième marche du podium se joue ensuite entre Samuel Sanchez et Denis Menchov. Les 21’’ dont le Russe avait besoin pour dépasser l’Espagnol sont déjà gagnées sur le point de chronométrage intermédiaire du km 18.
Andy à 1’’ d’Alberto
La lutte pour le titre connaît un ultime épisode sur le chrono de Pauillac, avec l’entrée sur le parcours d’Andy Schleck, qui démarre sa course sur un train très élevé et se retrouve même momentanément à 1’’ au classement général virtuel. Mais sur la deuxième partie de parcours, le tenant du titre se montre plus régulier et reprend l’avantage. Le verdict sur la ligne d’arrivée donne raison à Contador : avec le 31ème temps, à 5’43’’ de Cancellara, l’Espagnol gagne surtout 31’’ sur Andy Schleck et porte son avantage au classement général à 39’’.
Andy Schleck : « 39 secondes, ce n’est pas beaucoup »
Tout le monde disait que j’étais battu avant que l’étape commence, mais je n’ai jamais voulu abandonner, j’ai tout essayé et je suis passé assez près. Jusqu’à 10 kilomètres de l’arrivée j’étais assez proche, mais à la fin Alberto était en position de creuser l’écart sur moi. Et à la fin, il n’est pas si grand ! Après 3500 kilomètres, 39’’ ce n’est pas beaucoup. Il y a certaines circonstances, comme avoir mon frère avec moi, qui auraient été favorables pour moi. Je crois à tout ce que nous faisons, sur la route et en dehors. Nous faisons les choses parce que nous en avons envie. J’ai fait des erreurs… Bien sûr je regrette mon saut de chaine, mais même sans cela il serait devant pour encore deux secondes. Je n’ai jamais eu de doutes sur ma performance dans le contre-la-montre. Mon équipe m’a aidé, et cet après-midi je me suis lancé pour faire tout ce que je pouvais. Ce n’était pas une bataille entre moi et Contador, mais un combat contre moi-même. Il faut pousser jusqu’à ses limites, et c’est ce que j’ai voulu faire. Je suis satisfait de ce que j’ai fait sur le Tour et sur ce chrono. Je me fiche de l’écart qu’il y a entre nous deux. Ce qui compte, c’est la place que tu obtiens à la fin. Alberto a été un peu meilleur que moi cette année, mais je reviendrai.
Fabian Cancellara : « Commencer et terminer avec une victoire, c’est génial »
Je suis fier, heureux et aussi très, très fatigué. Le Tour est très long, et il s’y passe toujours beaucoup de choses. Commencer et terminer avec une victoire, c’est génial. Je suis aussi vraiment impressionné par ce qu’a fait Andy aujourd’hui. Il a surpris beaucoup de monde. Je lui ai dit ‘tu dois avoir confiance en toi, et réaliser ce que tu viens de faire ces trois dernières semaines’. Après la course, je lui ai aussi dit ‘tu as gagné quelque chose aujourd’hui. Même si tu es deuxième, ce qui s’est passé ici c’est plus qu’une victoire’. Car il vient de gagner du respect, et aussi de la certitude qu’il y a des choses encore plus grandes à faire pour lui dans l’avenir. Il est tout près du sommet. Il est proche d’Alberto en contre-la-montre, et dans la montagne il est là. Je pense qu’avec encore un peu de travail sur tout, il va gagner le Tour bientôt. Il était si près aujourd’hui que j’ai commencé à croire que nos espoirs allaient devenir réalité. Il a passé six jours en jaune, gagné deux étapes, et l’équipe entière a connu des succès. Donc nous sommes satisfaits.
Alberto Contador : « Un énorme soulagement »
Ce matin je me suis réveillé en forme, j’avais passé une bonne nuit. Mais aujourd’hui on peut dire que j’ai souffert. Je pense qu’Andy a lui aussi beaucoup souffert, c’était très dur. J’ai eu beaucoup de mal à m’installer dans un rythme. Mais j’ai voulu rester absolument concentré sur ma position, sur l’aérodynamique. Cela n’a pas été mon meilleur jour, et j’ai eu des doutes, mais j’ai gagné. Le contre-la-montre du Tour de France, ce n’est jamais une course comme les autres. Je suis très ému car c’était une victoire très difficile. Cela n’avait pas non plus été facile en 2007 et l’année dernière, mais la c’est incroyable. C’est un énorme soulagement.
09.05.11 1:41 par Claudio